L'après soin de l'esprit

Pour mieux envisager l'après soin de l'esprit, il convient d’en comprendre “ l’avant ” et “ le pendant ”.

L’être humain, c’est heureux, est plus animé par l’instinct de survie que par l’autodestruction. Ainsi, nous élaborons des systèmes de défense émotionnelle, des protections. Objectif : ne pas souffrir. Ainsi, nous pensons, à tort, que ce qui nous pèse ne prend plus le dessus et que nous avons accepté, dépassé, digéré.

A ces événements du quotidien s’ajoutent, inévitablement, ceux de la petite enfance. Difficile donc de chasser véritablement ce qui nous constitue ; nos troubles, nos angoisses, nos peurs et nos schémas sont autant de résultantes de notre vécu.

Par conséquent, le soin de l’esprit ayant pour but le plein épanouissement psychique, bouscule nos défenses les plus intimes. Il soigne le mal par les mots et accompagne la libération émotionnelle par l’action énergétique sur les chakras 3, 4 et 5.

L'avant

La petite enfance et l’enfance sont les bases principales sur lesquelles repose le soin. En effet, en dehors de déclencheurs exceptionnels vécus à tout âge et pouvant faire l’objet d’un soin (abus, décès, séparation…), ces périodes sont celles qui font de nous ce que nous sommes. Non-estime de soi, non-confiance en soi, insécurité émotionnelle, complexe d’infériorité, mise en échec, besoin permanent de reconnaissance, etc., nombreux sont les axes de travail possibles.

Au cours de la petite enfance, ce sont les émotions qui prédominent. Le petit enfant perçoit, ressent mais ne verbalise pas. Il aura tendance à “ chasser ” la vibration néfaste sans la nommer, encore moins la comprendre. On dit qu’il refoule.

Dès lors s’anime l’inconscient.

​L'inconscient ou le coup de frein à l'après soin de l'esprit

Selon la théorie freudienne, l’inconscient est un niveau psychique constitué des besoins, tendances et souvenirs qui ont été refoulés par suite de leur caractère anxiogène ou moralement inacceptable. Pour en expliquer la formation, Freud fait l’hypothèse d’un refoulement initial, créant un premier noyau inconscient fonctionnant ensuite comme un aimant d’éléments à refouler.

L’inconscient désigne donc ce qui échappe à la conscience par l’action du refoulement. 

Alors qu’il grandit, la parole permet à l’enfant de qualifier ses souffrances et exprimer ses manques. Mais, pour autant, il n’a pas la main sur l’émotion fondatrice et responsable. Puis l’adolescent et le jeune adulte font avec, tant bien que mal, le refoulement les protégeant constamment de l’émotion source refoulée.

Déjouer les mécanismes de défense

Pour avancer, il nous faut alors faire face aux mécanismes de défense de l’inconscient. Et là est toute la difficulté. En véritable censeur, l’inconscient n’entend évidemment pas faillir à sa tâche originelle ; masquer la source. Pourtant, là est tout le paradoxe. En effet, bien qu’active pour nous protéger, cette défense laisse libre cours aux comportements induits par la source qu’elle nous masque. La propagande des mécanismes de défense de l’inconscient est telle qu’il nous apparaît même dangereux de les combattre.

De plus, nous connaissons notre état, nos comportements, si négatifs soient-ils. Ils sont “ nous ”, nos repères, nos habitudes. “ L’après ”, lui, représente l’inconnu. Le changement qui peut s’opérer, jusqu’alors impalpable, peut faire peur.

Que faire ? Aller chercher l’émotion source, celle de l’enfant, là où nous ne souhaitons ni ne savons pas forcément aller…​

Le pendant

Le début du soin détermine la direction de travail. L’inconscient “ sait ” alors qu’’il va être cerné, mis au jour.

Les premiers ressentis physiques se font alors sentir. Gorge nouée, poids sur le thorax, angoisse ; l’émotion de l’enfant s’exprime dans notre corps d’adulte. Toutefois, sa compréhension, son origine ne nous sont pas toujours accessibles, la résistance jouant son rôle…

Le bras de fer de la résistance contre l'après soin de l'esprit

En psychanalyse, la résistance est un phénomène psychologique persistant et difficile à modifier. C’est une force psychique qui entrave l’accès à l’inconscient. Déjouant même la normalité et la pensée rationnelle, cerner la source et la travailler nous est donc rendu impalpable, impossible voire superflu.

En soin, comme en cure de psychanalyse, la résistance s’exprime dans la rupture des chaînes associatives ou encore dans les silences. Sous son joug, l’inconscient nous éloigne de la source. Elle nous fait nous taire, parler d’un autre événement, nous fixer sur un autre détail ; bref, elle nous barre la route. De fait, plus on se rapproche de ce souvenir pathogène à l’origine du symptôme, plus elle devient importante et entrave sa compréhension.

Parler à son enfant intérieur

A ce stade du soin, un exercice de visualisation permet de dialoguer avec notre enfant intérieur. Nous nous “ voyons ” alors à l’âge où l’enfant prend conscience de son état, de sa souffrance. C’est là que s’intensifie l’action sur les chakras car c’est à ce moment où la résistance se fait plus vive. L’émotion source en instance de libération, se retrouve comme un animal chassé par un prédateur qui aura inévitablement. Nous mesurons alors le poids induit par cette souffrance et la nécessité absolue pour notre mieux-être de l’affronter. Ainsi, soudainement dévoilée, nous entrevoyons la libération émotionnelle.

Dans cet échange, l’adulte dialogue avec son enfant intérieur. Il le rassure, rationalise ses ressentis, les légitime et lui assure son amour (se l’assurant donc à lui-même).

La résistance cède, la source est acceptée, métabolisée et nos sens sont apaisés. A cet instant du soin, l’enfant visualisé sourit…

L’après soin de l'esprit : la libération émotionnelle

Ainsi, quand la prise de conscience s’effectue, c’est parfois douloureux mais néanmoins porteur de mieux-être. La libération émotionnelle est telle que le bien-être qu’elle procure est instantané et ressenti comme naturel.

Dès lors, la source consciemment identifiée n’agit plus négativement. Elle devient un fait dans notre vécu. A ce stade, nous sentons qu’en y repensant… nous ne ressentons rien de négatif ! Le poids moral ne pèse plus sur l’affect. L’émotion source ne devient certes pas un événement heureux, mais ses comportements et ressentis induits ne nous animent plus, ne sont plus “ plus forts que nous ”.

Ce nouvel “ état ” ne signifie pas que nous devenons différents ou que nous adoptions une attitude opposée, mais il nous permet de réévaluer nos représentations et comportements. Bien souvent, ces transformations sont silencieuses. Nous constatons alors que « nous avons changé » et que nous nous préférons ainsi.

CONCLUSION

On me dit parfois “ si mes défenses me protègent si bien, pourquoi remettre en question cet équilibre si durement établi ”. Soit. Mais transposons le débat à une douleur au genou entravant la marche. Ne vaut-il pas mieux le soigner plutôt que de marcher avec une béquille ?

Certes, cela n’est pas très attirant émotionnellement. Pour autant, le bien-être réside dans l’acceptation (aussi douloureuse soit-elle) et non dans le rejet ; il faut faire face et non faire avec. En effet, s’en prémunir est bien plus néfaste tant pour l’esprit que pour le corps.

L’après soin de l’esprit est donc comme une après-bataille de nous-mêmes contre nous-mêmes, menée au nom de notre mieux-être. Le combat peut être rude mais la réconciliation avec notre vécu nous fait récolter les fruits de cette nouvelle paix intérieure. Une paix acquise définitivement car ce qui est fait n’est plus à faire.